Comment exploiter la luzerne

La quasi totalité des luzernières sont fauchées au printemps et en été, cela afin d'éliminer les risques de météorisation au pâturage.
La meilleure date de fauche correspond à un compromis entre le rendement et la qualité de la luzerne. En effet, plus on récolte tard, plus le rendement en matière sèche augmente et plus la valeur alimentaire chute. Ainsi, au stade floraison, la luzerne a déjà perdu sur pied 10 à 15 % de sa valeur alimentaire. Le meilleur compromis est d'exploiter la luzerne dès l'apparition des bourgeons. A ce stade, la luzerne produit son maximum de protéines et d'UFL (?) à l'hectare.
Ensiler la première coupe est une bonne solution. Toutefois, la luzerne étant pauvre en sucres, il est nécessaire de prendre des précautions pour réussir.


Pour l'ensilage de luzerne


La balle ronde enrubannée : une technique qui sécurise la récolte de la luzerne

La luzerne enrubannée se conserve très bien à condition de l'avoir récoltée à au moins 50 % de matière sèche. Les pertes à la conservation sont réduites par rapport à un ensilage et la perte de feuilles due au séchage est moins importante qu'avec un foin. Sa valeur énergétique est donc supérieure à une récolte en foin.


On fauchera la luzerne (ensilage ou foin) après la 1ère coupe d'ensilage, au rythme d'une coupe toutes les 6 semaines. On peut donc, grâce à une 1ère coupe "précoce" en ensilage, espérer 2 bonnes coupes avant la sécheresse de l'été.
Selon les cas, une luzernière peut produire 3 à 5 coupes pendant 3 à 4 années consécutives. Attention, cependant, de ne pas épuiser la luzerne par des exploitations trop intensives qui pénalisent la durée de vie de la culture.
Il est conseillé de laisser fleurir la luzerne au moins une fois dans l'année pour lui permettre de reconstituer des réserves (10 % de fleurs suffisent pour cela). Pour ne pas trop pénaliser la production de fourrage, il est préférable de plutôt laisser fleurir la 3ème coupe qui est moins productive que les précédentes. La dernière exploitation de l'année est souvent pâturée. Certaines précautions sont nécessaires : il est, par exemple, conseillé de distribuer du foin aux animaux avant de les mettre dans la luzernière et de rationnner le pâturage à l'aide d'un fil électrique.
Pour l'affouragement en vert, la luzerne se marie bien avec l'ensilage de maïs.

Associer du dactyle ou du brome à la luzerne : une bonne solution

- A fumure égale, la production d'une "association" est au moins égale à celle d'une culture pure de graminée ou de luzerne. En effet, la graminée (dactyle ou brome) explore des couches de terre moins profondes que la luzerne : son alimentation ne perturbe pas celle de la luzerne,

- La production est mieux répartie sur l'année : au début du printemps, la graminée fournit la plus forte part du rendement, alors qu'en été la luzerne prend le relais,

- Le fourrage est mieux équilibré entre l'énergie et les matières azotées, ainsi qu'entre les différents minéraux (phosphore, calcium, sodium, manganèse, etc.),

- La récolte et la conservation du fourrage sont plus faciles que la récolte d'une luzerne "en pur" : le fanage est plus facile et la teneur en sucres est meilleure,

- Le pâturage est plus facile à maîtriser qu'avec une luzerne pure,

- Enfin, la luzerne, grâce aux nodosités présentes sur ses racines, fixe l'azote de l'air; une partie de cet azote peut ensuite être récupérée par la graminée, ce qui représente une éconnomie d'engrais appréciable,

- Cependant, l'installation et le désherbage d'une association sont plus délicats que ceux d'une culture pure.

Parce qu'ils épient à peu près au moment de la floraison de la luzerne, le dactyle tardif et le brome conviennent l'un et l'autre pour être associés à la luzerne. De plus, ces deux espèces de graminées fournissent des repousses appréciables en été et en arrière saison.


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